Rencontre avec Cyrille Martial
 
 
…pianiste, chanteur, compositeur, arrangeur et chef de chœurs
 
   
 
Cyrille Martial 
Pour lui, la musique a toujours compté… Cyrille Martial a su en faire son métier. Passionné de danse, de jazz vocal, de soul, de negro-spiritual et de gospel, il a dirigé quatre ensembles vocaux – Hot Gammes, Free Son, Jazz à Nanas et le Très Grand Groupe de Gospel – Il a pris la direction artistique de "Pourpre noire" à Gap et de "Bog Indigo" à Aubenas. Certains se produisent régulièrement en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur. Avec un sens développé de la pédagogie, et un besoin de transmettre, le musicien conseille différentes formations polyphoniques, le Chœur universitaire Gospel de Perpignan et le Chœur départemental de jazz de l’Aude. Il anime aussi des stages partout en France.
De son père, pianiste aveugle originaire de la Guadeloupe, il a gardé le goût de l’accompagnement, le perfectionnisme et la couleur de peau. A sa mère, passionnée de danse et issue de la petite bourgeoisie française, il doit le sens du corporel, beaucoup de distinction et un brin de fantaisie. Tous deux lui ont transmis le rythme et la musique dans le sang.
 
 

« Un de mes tout premiers souvenirs d’enfant est à Juan les Pins. J’avais 4 ans. Cet été-là, mon père jouait au mariage de Sydney Bechet. » Forcément marqué. Dans l’appartement familial, d’énormes tas de partitions en braille encombraient le salon. « Mon père n’écoutait pas de musique classique, mais il prenait un plaisir fou à la lire du bout des doigts. » Le patriarche transmet son goût, sa culture mais pas son savoir. Cyrille apprend la musique et le piano avec différents professeurs, aussi en écoutant beaucoup de disques. A l’époque du yéyé, il est à fond dans le jazz  et la musique noire américaine : « Comme je ne comprenais pas l’Anglais, je ne faisais pas la différence entre la Soul music (profane), et le Gospel (religieux). J’aimais dans les deux cette espèce de force, de joie, d’agressivité qui se dégageait des chanteurs et chanteuses, leur façon de danser, de s’habiller… J’écoutais beaucoup de quartets de gospel, Aretha Franklin, Ray Charles, Charlie Parker, Miles Davis… »

 
 

Il quitte le collège pour entrer à l’école Chants et Danses de France, une formation essentielle où il trouve sa voie. « J’ai passé trois ans à danser et chanter, six heures par jour. » Au sein de cette école, il donne des cours de solfège aux plus jeunes, devient répétiteur, puis s’essaie aux claquettes. « J’ai acheté une paire de chaussures et à partir de ce moment-là tout est devenu facile. Une vraie respiration. J’avais 18 ans et j’arrivais à reproduire n’importe quel pas ! » Il monte un spectacle avec son épouse, et tourne un peu partout en France. Il enseigne son art, mais se lasse rapidement du répertoire associé aux claquettes.

 

Cyrille Martial

Pour lui, la musique a toujours compté
 
 
 
Cyrille Martial se tourne alors vers des rythmes plus charnels, plus en prise avec le public. « Nos sociétés occidentales focalisées sur le progrès matériel et le désir d’en profiter ont beaucoup perdu au niveau de l’expression physique. D’où, à mon sens, cette attirance et cette fascination pour les cultures africaines qui donnent une grande importance au corps. »
Il accompagne au piano divers groupes de Jazz, de Salsa, de musiques brésilienne et antillaise. Il chante dans un big band de Marseille. Il découvre la Batucada (percussions brésiliennes) et se produit dans des festivals, croisières, et animations de rue. En 2000, il est chef de chœur responsable de la séquence Antilles – Afrique lors de la fête du millénaire à Marseille, qui rassembla des centaines de choristes. Celui qui rêvait adolescent d’être à la tête d’un groupe comme Les Double Six* crée dans les années 1990 quatre formations, qu’il dirige et fait évoluer.
 
 

Cyrille Martial

Photos, concert de Gréoux-les-Bains,
1er août 2007
© Laurent Gayte/Mairie de Manosque

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Entre répétitions, cours et concerts, Cyrille jongle avec les harmonies devenues numériques. Il passe sans problème du clavier de son piano à celui de son ordinateur. Il joue avec les sons comme avec les logiciels musicaux. « Je peux passer des heures à écrire de la musique. Cela me plait vraiment. J’adapte les morceaux spécifiquement aux styles des différents groupes. » Il va plus loin en composant un « Messie Gospel » dont il assure la direction artistique et l’enregistrement par Hot Gammes. Il vient de sortir avec les chanteurs et les musiciens du TGGG le disque "JOYFUL".

* Groupe français de jazz vocal, de renommée internationale, créé par Mimi Perrin en 1959.